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Il est résolu à raconter à son amie tous les événements de sa vie. Il lui semble qu’il se rapprochera d’elle en se confessant à elle. « Pour moi, dans qui vous rapproche de moi comme de vous dire tout et de vous rendre présente à mes actions par mon récit. »

Aussi devient-il attentif pour elle à tous les moments de sa journée. « Un dévot qui doit compte à son directeur de ses pensées, de ses actions, de ses omissions, ne s’épie pas plus scrupuleusement. »

Cette sincérité même lui apparaît comme un gage d’amour. Il y revient à maintes reprises. « Moi qui vis de la vie la plus découpée, la plus inadvertante, pourquoi épiai-je tous mes instants ? C’est pour celle qui est loin de moi et que j’aime. » Ou bien : « J’ai voulu vous rendre compte de tous les instants d’une vie qui vous appartient et vous faire lire au fond d’un cœur où vous régnez. » Ou encore : « Quelle que soit la durée de ton absence, je n’aurai rien à t’apprendre à ton retour, pas même que je n’ai pas cessé un moment de t’aimer. »

Oui, il est soutenu par l’illusion qu’en se livrant