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Et, dans sa lettre du 25 novembre 1760, il raconte à Sophie sa première entrevue avec la sœur aînée. Il n’a donc pas pu rencontrer son amie chez Mme de Salignac quatre ans plus tôt. La petite table verte était ailleurs. Elle reste mystérieuse.

Enfin, on ne sait presque rien des premiers chapitres de leur roman. Car nous connaissons surtout ce roman par les lettres de Diderot à Sophie Volland. Mme de Vandeul est rentrée en possession de ces lettres après la mort de son père. Elle les a numérotées. Il y en avait plus de cinq cents. Or, la moitié à peine est parvenue jusqu’à nous. Et, en particulier, tout le début de la correspondance a disparu.

Et cependant, malgré tant de points obscurs, nous connaissons Sophie Volland. Nous la connaissons par celles des lettres de Diderot qui ont survécu. Les tendres louanges, les actions de grâces dont il la caresse, dont il l’enveloppe, nous permettent de restituer son image. Ainsi le sculpteur, ébauchant dans le vide la statue dont il rêve, en dessine les contours invisibles de ses mains amoureuses, et la fait surgir à nos yeux.