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le nom de bijou à l’endroit le plus précieux d’elles-mêmes ? N’est-ce pas une idée charmante de lui avoir, sous la robe, prêté la parole ? Le plus grand reproche que doive encourir cet ouvrage, c’est d’être traité à la façon des contes orientaux et d’en présenter les longueurs.

L’année suivante, nous apprend encore la fille de Diderot, « de nouveaux besoins de Mme de Puisieux l’engageaient à publier la Lettre sur les aveugles ». Mais cette fois, comme on va voir, l’aventure tourna mal pour la dame et pour lui-même.

Il faut dire que, depuis quelque temps déjà, il était guetté, surveillé. Deux ans plus tôt, Pierre Hardy, le curé de Saint-Médard, sa paroisse, l’avait dénoncé au lieutenant de police comme « bel esprit et trophée d’impiété ». À la même époque, un exempt adressait à ce magistrat un rapport contre « ce misérable Diderot, homme très dangereux qui parle des saints mystères de notre religion avec mépris ». L’un et l’autre ajoutaient que Diderot ache-