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comblée de présents. Et Didier Diderot rétablit la pension dont il avait privé l’enfant prodigue.

Quand Diderot rencontra Mme de Puisieux, elle avait de vingt-cinq à trente ans. Déjà, au dix-huitième siècle, il était difficile de connaître exactement l’âge d’une jolie femme. Son mari était avocat au Parlement. Dans un de ses livres, intitulé Conseils à une amie, elle confesse que « devant la tentation d’une berline bien dorée, d’une belle livrée, de beaux diamants, de jolis chevaux, elle aurait épousé l’homme le moins aimable pour avoir la berline, les diamants, mettre du rouge et des mules. » Peut-être a-t-elle épousé M. de Puisieux pour ces raisons-là.

Elle avait de petits talents. Elle dessinait, elle jouait du clavecin. Mais c’était surtout une mondaine de lettres, une de ces femmes qui aiment s’entourer d’écrivains avec l’arrière-pensée d’écrire à leur tour. À force de se frotter à eux, elles se sentent grosses de quelques livres. « Après tout,