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légitime et que la chose soit, j’en suis content ; je compte que vous ne refuserez pas à votre sœur le plaisir d’élever ces enfants et à moi celui de les voir. »

Denis Diderot jugea que, pour se justifier près des siens, il n’aurait pas de meilleur avocat que Nanette elle-même. Il les prévint qu’il la mettait dans le coche.

À Langres, Denise, la sœur de Denis, attendait la jeune femme au saut de la voiture. Gaie, pieuse, active et résolue, elle était restée fille pour se vouer au foyer paternel. Elle adorait son frère Denis, son compagnon d’enfance, qui le lui rendait bien. Par attachement pour lui, elle fit grand accueil à sa belle-sœur. Toutefois, la première soirée fut glacée, au logis familial, dans la petite maison de la Place Chambeau.

Mais Denis Diderot avait vu juste. Dès le lendemain, la figure de Nanette, sa piété, son sens filial, et plus encore peut-être, ses vertus ménagères, dissipèrent toutes les préventions et gagnèrent tous les cœurs. Elle devait passer quelques jours à Langres : elle n’en partit qu’au bout de trois mois,