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long jour de fatigue et la mort qu’un long sommeil, et le cercueil qu’un lit de repos, et la terre qu’un oreiller où il est doux à la fin d’aller mettre sa tête pour ne plus la relever. »

Ah ! la journée de sa vie a été bien remplie… Certes, il a pris du plaisir. Mais il a fait la moindre peine. Mais il a tant travaillé… Quelle diversité, dans l’énorme amas de ses œuvres… Romans, pièces, Salons, philosophie, mémoires de physique et de mathématiques, essais d’histoire et de physiologie, études sur le commerce et traités de musique, plans universitaires et politiques, projets de monuments et de tapisseries. Jusqu’à des inventions : des procédés de peinture, des orgues… Il a tout compris, tout remué, tout fécondé, parce qu’il a tout aimé.

Fait unique dans l’histoire littéraire : les plus célèbres de ses ouvrages ont paru après sa mort : La Religieuse, Jacques le Fataliste, le Neveu de Rameau, les Salons, le Paradoxe sur le Comédien. Il les avait confiés à la postérité. Il avait foi en elle, parce qu’il avait beaucoup travaillé pour elle.