Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

correspondants ne sont plus séparés. Car les longs séjours au château d’Isle ont pris fin après la mort de Mme Volland, qui dut précéder de peu le voyage à Pétersbourg.

Le dur climat de Russie, le pénible retour, avaient altéré la santé du philosophe. Il ne se remit jamais complètement de ces épreuves, qui venaient s’ajouter aux fatigues d’une vie excessive. Mais nul ne s’apercevait de ce lent travail de destruction. Il n’avoua sa lassitude à sa fille que peu avant la fin. Sa conversation restait étincelante et il se jetait toujours avec la même fougue aux délices de la causerie. Il continuait de travailler : il revoyait ses propres ouvrages et surtout ceux des autres. Il ne cessa jamais de conseiller et de secourir.

Dans cette vie cependant ralentie, sans doute allait-il souvent rendre visite à son amie qui, depuis 1765, habitait rue Sainte-Anne. Il avait aussi de longs entretiens avec sa fille, où ses petits-enfants s’endormaient parfois sur ses genoux, et l’immobilisaient. Mme de Vandeul, depuis son mariage, avait lié connaissance avec la famille Volland. Pendant son séjour en Hollande, le philosophe écrivait à son