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que j’y fasse ? Comment parvient-on à n’être pas distrait ? »

Il aime surtout la conversation que cette grande chère anime et stimule. « Vous comprenez ce que cela doit devenir à table, au dessert, entre douze ou quinze personnes, avec du vin de Champagne, de la gaîté, de l’esprit, et toute la liberté des champs. Quel éclat, quelle diversité… On passe de l’entretien le plus profond aux anecdotes les plus scabreuses, du paradoxe le plus hardi aux imaginations les plus fantaisistes. Mais, parmi ces ardents propos, il n’oublie pas son amie. Car, si nous les connaissons, c’est qu’il les a soigneusement notés pour elle.

Ces conversations diaprées, dans la liberté des champs, Diderot les a également connues chez Mme d’Épinay. Au croquis du Grandval, il convient d’épingler celui de la Chevrette. Le philosophe a longtemps refusé de voir d’Épinay. De faux rapports l’avaient abusé sur elle. De plus, elle écrivait, et, depuis son aventure avec Mme de Puisieux, Diderot se défiait des femmes de lettres. Mais en 1757, ils se rencontrèrent chez Grimm. Il voulut