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est quinquagénaire, spirituelle et bouffonne. « Elle ne s’y méprend pas, ni son mari non plus, et cela donne un tour plaisant à la conversation. » Elle se regarde comme hors de cause et lui tient les propos les plus scabreux. Elle lui a même promis une tabatière d’or. Mais le jour où il s’aperçoit que Le Breton a mutilé certains de ses articles, c’en est fini du badinage. « Adieu la tabatière d’or que la bonne vieille m’avait promise. Mais en vérité je voudrais, et pour la tabatière, et pour dix fois autant de louis qu’elle en contiendrait, que le massacre de mon ouvrage n’eût pas été fait. »

Certaines femmes le recherchent pour sa célébrité. « À propos, savez-vous bien qu’il ne tient qu’à moi d’être vain ! Il y a ici une Mme Necker, jolie femme et bel esprit, qui raffole de moi : c’est une persécution pour m’avoir chez elle. » D’autres s’efforcent de le séduire précisément parce qu’elles savent son attachement pour Sophie Volland. Devant une coquette, qu’il ne nomme point, il rêve d’un petit logis aux champs. Suard, qui est en tiers, insinue qu’elle pourrait y rendre visite au philosophe. Elle déclare qu’elle le voudrait bien, mais