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ment charitable, qui se dépouillait pour les indigents, une manière de saint, mais dont la foi religieuse n’avait jamais pardonné l’impiété fraternelle. Eh bien, si je croyais à la réincarnation, j’affirmerais que l’âme du chanoine Diderot habite le chanoine Marcel. Il garde rigueur à l’athée, mais il le connaît comme son propre frère.

Dans des ouvrages patients et fouillés, abondants en découvertes, il a étudié le mariage, la mort, tout le proche entourage du philosophe. Quand il feuillette cette énorme érudition, il semble évoquer des souvenirs de famille. Il donne l’impression d’avoir vécu au temps de Diderot, dans la petite maison de la place Chambeau. Il en sort. Devant le maître coutelier, sa femme Angélique, leur fille Denise, il vient de parler, un peu sévèrement, de ce frère Denis qui, là-bas, mésuse de ses dons et se couvre d’une gloire impie. Mais comme il s’intéresse passionnément à ce mécréant déplorable…

Quand nous en arrivâmes à Sophie Volland, j’avançai à petits pas, bien que le chanoine se fût exprimé déjà, sur l’ensemble de la vie amoureuse de Diderot, toujours sans indulgence, mais sans nulle