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embarras, le gardien courut chercher une chaise et invita le plus jeune d’entre nous à l’escalader. Le plus jeune, c’était le petit-fils d’Anatole France, qui est également, comme on sait, l’arrière-petit-fils de Renan. Aussi vit-on ce spectacle assez imprévu : juché sur une chaise, le descendant d’Anatole France et de Renan interrogeant les yeux de Diderot. Ils étaient marron clair.

Notre pèlerinage s’acheva par la visite au chanoine Marcel. Il habite un vénérable logis, simple et ciré comme une sacristie, où glissent des religieuses. Dressé sur son petit bureau, je remarquai le portrait d’un de mes confrères qui, à la veille d’écrire sur Diderot, s’annonçait au chanoine par l’envoi de sa photographie et de quelques références de presse. Je cite ce menu trait pour montrer combien la renommée du chanoine Marcel est étendue.

C’est un vieillard aussi bienveillant que modeste, d’une extraordinaire vivacité d’esprit, de regard et de gestes. Dès les premiers mots, je m’aperçus qu’il avait étudié Diderot avec plus de soin que de sympathie. Une pensée singulière me traversa. Le philosophe avait un frère chanoine : un homme extrême-