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Plus tard, elle lui demande ce que sont les Cacouacs : « Les Cacouacs ? C’est ainsi qu’on appelait l’hiver passé tous ceux qui appréciaient les principes de la morale au taux de la raison, qui remarquaient les sottises du gouvernement et qui s’en expliquaient librement. Tout cela bien compris, vous comprendrez encore que je suis Cacouac en diable, que vous l’êtes un peu, et votre sœur aussi, et qu’il n’y a guère de bon esprit et d’honnête homme qui ne soit plus ou moins de la clique. »

Souvent, la préparation d’un volume lui interdira d’aller à Isle, où son amie le presse de la rejoindre. Il est rivé à sa tâche : « Où j’étais ces jours derniers qu’il faisait si beau ? j’étais enfermé dans un appartement très obscur, à m’user les yeux, à collationner des planches avec leurs explications. »

Parfois même, son travail l’empêche d’écrire régulièrement à Sophie. « Grondez-moi un peu, mais plaignez-moi beaucoup… Je ne crois pas avoir autant travaillé de ma vie… Mes libraires veulent publier deux volumes à la fois ; ainsi, voyez-moi entouré de planches de la tête aux pieds. »

Sa tête se lasse. Le fardeau qu’il a porté plus