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Défense de vendre les exemplaires tirés. Défense d’en imprimer d’autres. Ordre de rembourser les souscriptions. Est-ce la fin ?

Diderot est seul, tout seul, depuis la défection de son associé. Ses libraires sont tremblants, découragés. Il a contre lui le clergé, la Sorbonne, le Parlement, les Jésuites, le roi. Voltaire lui propose d’éditer l’Encyclopédie à Genève. Lui-même reçoit des offres analogues de Saint-Pétersbourg, de Berlin. Il les repousse. Il luttera sur place. Ses dons de séduction, d’éloquence, d’enthousiasme, s’exaltent dans l’extrême péril. Il rallie ses anciens protecteurs. Il en gagne de nouveaux : M. de Sartine, M. de Choiseul, Mme Geoffrin, Mme de Pompadour. Bref, il obtient de continuer secrètement l’impression.

Mais il n’est pas encore autorisé à distribuer les exemplaires. On attend des jours meilleurs. Ils viennent. En 1762, l’expulsion des Jésuites, décidée par M. de Choiseul, délivre Diderot de ses pires ennemis. Désormais, les volumes sont expédiés sous le manteau à des souscripteurs privilégiés, que désigne M. de Sartine.

Voltaire a raconté comment prit fin cette distri-