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savez-vous de l’histoire naturelle ? — Tout le monde en sait. — Savez-vous l’histoire du formica-léo ? — Non. — C’est un insecte fort adroit. Il creuse dans la terre un entonnoir, s’établit au fond, après avoir recouvert les parois d’un sable mobile et léger ; lorsqu’un insecte étourdi se promène sur cette surface, il tombe au creux du trou ; le formica-léo s’en saisit, le suce, le dévore et lui dit : « Monsieur Diderot, je suis bien votre serviteur. » Diderot riait comme un fou de cette aventure.

Par bonté, il revoit les ouvrages de ses amis, l’abbé Galiani, le baron d’Holbach, dont il « blanchit les chiffons. » Le maître de musique de sa fille, Bemetzrieder, écrit un Traité d’harmonie : il le remet au net. Son « cher Grimm » fonde une revue, La Correspondance littéraire, vite achalandée dans toutes les cours d’Europe. Diderot devient critique d’art, écrit pendant vingt ans ces fameux Salons, dont certains représentent un volume. Il devient critique littéraire, analyse cent ouvrages, les refait selon son génie. Si bien que des lecteurs s’étonnent de n’y point trouver des traits qu’il a signalés. On le lui dit. Il s’étonne à son tour : « Ça n’y est pas ? Ça