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cadette, partageant également mon respect et mon estime. »

À partir de 1767, c’est surtout Mme de Salignac qui vit aux côtés de Sophie. Depuis la disparition de son mari, elle a pris le nom de Mme de Blacy. Diderot élargit pour elle le cercle de sa tendresse. Il la conquiert à son tour. Dans ses lettres à Sophie, il l’appelle « mon amoureuse ». Il tient maintenant les trois sœurs contre lui. Il se plaît à les associer dans de petites scènes qu’il imagine. Ainsi, quand il sera vieux, « les cheveux blanchissant, le dos se courbant, il donnera le bras à Mme de Blacy pour aller à l’église, afin d’y pleurer toutes les douces folies qu’il aura dites à Sophie et toutes celles qu’il aurait voulu faire avec leur sœur. »

Enfin, Mme Volland entre à son tour dans la ronde. L’âge venant, on oublie de part et d’autre les heurts, les grippements du début. Diderot, qui l’avait d’abord surnommée Morphyse, l’appelle bientôt « maman ». Il rend hommage à ses hauts et fermes mérites. Et comme il est extrême en tout, il semble parfois même la préférer à ses filles. Il écrit à Sophie : « Maman n’est pas bavarde comme