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À MARCELLE
LE POÈTE ET LA CIGALE
Un poète ayant rimé,
IMPRIMÉ,
Vit sa muse dépourvue
De marraine, et presque nue :
Pas le plus petit morceau
De vers… ou de vermisseau.
Il alla crier famine
Chez une blonde voisine,
La priant de lui prêter
son petit nom pour rimer.
(C’était une rime en elle.)
— Oh ! je vous paîrai, Marcelle,
Avant l’août, foi d’animal !
Intérêt et principal. —
La voisine est très prêteuse,
C’est son plus joli défaut :
Quoi : c’est tout ce qu’il vous faut ?
Votre Muse est bien heureuse…
Nuit et jour, à tout venant,
Rimez mon nom… Qu’il vous plaise !
Et moi j’en serai fort aise.
Voyons : chantez maintenant.