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neau [1] — avait épousé en 1844, à près de cinquante ans, une jeune fille de dix-huit ans, Marie-Angélique-Aspasie-Puyo. On a vu des mariages plus disproportionnés et dont les fruits n’avaient rien d’amer. C’est à cette disproportion d’âges cependant que Tristan Corbière attribuait sa disgrâce physique et les terribles crises de rhumatisme articulaire qui le déformèrent dès l’âge de seize ans. Il avait été jusque-là un enfant très normal et même presque joli — autant qu’on en peut juger du moins par une photographie de l’époque qui le représente en costume de lycéen : la maladie en fit une pauvre caricature d’homme, l’espèce d’Ankou, de spectre ambulant dont se moquaient les Roscovites et qui, par bravade, put

    neveu, M. de Kergadiou de Trémobian. À l’époque de la Révolution, il était au marquis de la Maisonfort, d’origine bourguignonne et officier de marine. Vendu probablement comme bien national et rebâti vers 1850, Coatcongar fut acquis par les Le Bris qui le possèdent encore. Un Le Bris avait épousé une demoiselle Puyo, sœur de Mme Corbière. C’est chez elle que la mère de Tristan fit ses couches. »

  1. (Cf. René Martineau, Tristan Corbière, essai de biographie et de bibliographie (édit. du Mercure de France).