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Et ta bonne trogne d’amour,
Anémone de mer fourbie
Épanouie à mon bonjour !
Et j’aime ton bonjour, brave homme,
Roucoulé dans ton estomac,
Tout gargarisé de rogomme
Et tanné de jus de tabac !
J’aime ton petit corps de garde
Haut perché comme un goéland
Qui regarde
Dans les quatre aires-de-vent.

Là, rat de mer solitaire,
Bien loin du contrebandier
Tu rumines ta chimère :
— Les galons de brigadier ! —

Puis un petit coup-de-blague
Doux comme un demi-sommeil…
Et puis : bâiller à la vague,
Philosopher au soleil…

La nuit, quand fait la rafale
La chair-de-poule au flot pâle,