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LE DOUANIER


Élégie de corps-de-garde à la mémoire des douaniers
gardes-côtes
mis à la retraite le 30 novembre 1869.


 

Quoi, l’on te fend l’oreille ! est-il vrai qu’on te rogne,
Douanier ?… Tu vas mourir et pourrir sans façon,
Gablou ?… — Non ! car je vais t’empailler — Qui qu’en grogne ! —
Mais, sans te déflorer : avec une chanson ;
Et te coller ici, boucané de mes rimes,
Comme les varechs secs des herbiers maritimes.

— Ange-gardien culotté par les brises,
Pénate des falaises grises,
Vieux oiseau salé du bon Dieu
Qui flânes dans la tempête,
Sans auréole à ta tête,
Sans aile à ton habit bleu !…

Je t’aime, modeste amphibie