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Et cela lui prenait, comme un commandement
De Dieu : vers la Noël, et juste une fois l’an.
Ce jour-là, sur la brune, il s’ensauvait à terre
Comme un rat dont on a cacheté le derrière…
— Tiens : Bitor disparu. — C’est son jour de sabbats
Il en a pour deux nuits : réglé comme un compas.
— C’est un sorcier pour sûr… —
— C’est un sorcier pour sûr… —Aucun n’aurait pu dire,
Même on n’en riait plus ; c’était fini de rire.

Au deuxième matin, le bordailleur rentrait
Sur ses jambes en pieds-de-banc-de-cabaret,
Louvoyant bord-sur-bord…
Louvoyant bord-sur-bord…Morne, vers la cuisine
Il piquait droit, chantant ses vêpres ou matine,
Et jetait en pleurant ses savates au feu…
— Pourquoi — nul ne savait, et lui s’en doutait peu.
… J’y sens je ne sais quoi d’assez mélancolique,
Comme un vague fumet d’holocauste à l’antique…

C’était la fin ; plus morne et plus tordu, le hère
Se reprenait hâler son bitor de misère…

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