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— Parons-nous au combat, dis-je à Pitre. Si ce brick nous gagne et qu’il nous attaque, nous lui ferons payer cher sa témérité. Avec un double équipage, qu’avons-nous à craindre d’un navire dont les hommes ont été exténués par la maladie qui a frappé tous les croiseurs ?

Le second espagnol vient m’assurer qu’il a appris que tous les bâtimens de la croisière de Fernando-Pô avaient perdu la moitié de leur monde.

— Eh bien ! qu’il soit bien équipé ou non, peu importe ! Chacun à son poste, et à l’abordage s’il nous attaque !

Mes gens sautent aux caronades. Une explosion épouvantable ébranle tout notre navire, et une lame sourde vient nous pousser en avant et clapotter le