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l’autre, restent, sans faire de route, sur les flots tranquilles qui les balancent.

— À quelle arme veux-tu te battre, Raphaël ?

— Nous avons nos pistolets ? mets-toi sur les bastingages d’un bord et moi sur ceux de l’autre. Nos seconds vont tirer à qui de nous fera feu le premier. Si je te tue, je continuerai ma route ; à moins que tes gens ne veuillent recommencer, et confier au sort d’un combat général l’issue de notre affaire. Si tu me brûles la cervelle, tu reprendras tes noirs, et tu auras en plus ceux qui m’appartiennent déjà. Y consens-tu ?

— C’est entendu. Mais pendant notre duel, tous mes gens armés vont passer sur l’avant, et tout ton équipage sur l’arrière ; si l’un de nous manque à l’hon-