Page:Corbière - Le Négrier.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coton que nous distinguions dans ses porte-haubans tombèrent à la mer ; une large toile, peinte en jaune, étendue sur sa batterie, disparut, et nous laissa voir une filée de canons sortant de ses flancs larges et élongés. C’était la rangée de dents que nous avait promise Arnaudault. Il n’y avait plus à en douter : c’était une frégate ! La stupéfaction se peignit sur tous les traits des hommes les plus impassibles.

Le capitaine qui, quelques minutes auparavant, avait un air inquiet en observant le navire que nous chassions, prit une physionomie calme du moment où il vit décidément à qui nous avions affaire. On eût dit qu’il ne s’agissait pour lui que