Page:Corbière - Le Négrier.djvu/850

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ah ! c’est bien vrai ce que vous dites là ! Il vous faut du choix, à vous : tous les coups de flibuste ne vous sont pas bons. Mais moi, je ne suis pas si difficile, et mon père commanderait un navire que je ne lui ferais pas plus de grâce qu’au premier venu, parce qu’à la mer il n’y a ni parens ni amis… Ah ! ça, dites-moi donc un peu, capitaine, est-ce que vous ne pensez pas à aller réclamer les 80 nègres que ce gueusard de Duc-Ephraïm vous doit encore ?

— Il a refusé d’acquitter son billet dans les mains d’un capitaine à qui je l’avais remis et qui le lui a présenté. C’est à moi, dit-il, qu’il veut avoir affaire. Le navire n’appartient qu’à moi maintenant, et j’ai résolu d’aller cette fois au Vieux-Calebar, faire valoir mes droits.