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nous faut avaler tous deux, pour nous guérir de notre maladie.

— Oui, je lui répondais, c’est une belle mort que celle que l’on peut trouver en combattant. Mais où se battre, et contre qui ?

— Eh ! parbleu, contre qui ? Mais contre les premiers navires que l’on trouve en mer. Quand on n’a pas d’ennemis, on s’en fait.

— Attaquer quelque pauvre bâtiment marchand, qui ne peut se défendre, et dans quel but ? Pour le piller ? Mais, est-ce l’argent qui nous manque ? J’en regorge. Non, il me faut quelque chose qui me résiste pour que je m’irrite, et des ennemis à qui je puisse vouloir du mal, pour avoir du plaisir à leur en faire.