Page:Corbière - Le Négrier.djvu/810

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’homme sons cet habit, qui vous semble peut-être si ridicule, et je méprise ceux qui s’assassinent, ou qui se servent à eux-mêmes d’empoisonneurs.

— D’empoisonneurs ! Moi, m’empoisonner et mourir comme cette femme infernale, qui a si lâchement détruit celle pour qui j’aurais mille fois donné tout mon sang goutte à goutte ! Ah ! jamais !… Et mes larmes revinrent comme pour tempérer l’exaltation excessive de mes idées et de ma douleur…

Le prêtre ne me quitta plus. Ce stoïcisme si paisible, qu’il feignait auprès de moi, me disposa à écouter peu à peu les conseils de sa morale noble et courageuse. Il savait que mon âme ulcérée se fermerait au langage de la bigoterie, et il ne fut question entre lui et moi que