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tombe convulsivement sur sa chaise ; et, en souriant avec une expression qui me remplit d’effroi, elle me montre, du côté opposé, Rosalie déjà étendue sans mouvement !… Je crie, je me soulève égaré sur mon lit, et autour de moi je ne vois plus que deux cadavres… À mes cris, les mulâtresses de Rosalie accourent : je retombe sur ma couche, en proie au désespoir le plus violent, au délire le plus affreux. Le mot horrible de poison retentit à mon oreille épouvantée… Fraïda, en faisant respirer une fleur à Rosalie, venait de porter la mort dans le sein de sa rivale, et de s’empoisonner elle-même, après avoir rassasié ses yeux mourans du spectacle du trépas de sa victime.

Je ne repris l’usage fatal de mes sens