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franchir. Le navire, déjà vieux, avait souffert dans ses hauts, de la chaleur à laquelle il avait été exposé pendant nos longs calmes ; et au dessous de la flottaison, quelques coutures paraissaient même s’être ouvertes par l’effet de la disjonction des bordages. En passant des grelins sous la quille du navire, et en virant au cabestan, à peu près comme on serre une malle avec un bout de corde, nous parvînmes, il est vrai, à rapprocher un peu les étraques du bâtiment. Mais quelle extrémité ! Il fallut ne plus quitter les pompes et employer sans cesse nos esclaves à les faire agir. Tant de fatigues, jointes aux privations que nous éprouvions depuis trop long-temps, épuisèrent le reste de nos forces. Moi-même, je tombai malade à côté de