Page:Corbière - Le Négrier.djvu/747

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Eh bien ! pas un des capitaines avec qui j’ai servi n’a été fichu pour trouver ma marche ; et j’ai envie de savoir si vous parviendrez à me mâter, vous qui passez pour un solide.

— Tu m’as l’air d’un vaillant matelot, et nous pourrons essayer de faire quelque chose ensemble. Je te donne vingt gourdes par mois si tu vas bien, et deux balles dans la figure si tu ne gouvernes pas droit. Cet arrangement te convient-il ?

— Doublez la ration et je suis à vous ; car tel que vous me voyez, je ne serais pas fâché de trouver mon maître une fois au moins dans ma vie.

— Allons, va pour les quarante gourdes et les quatre balles ! Va-t’en, avec ce billet, recevoir tes deux mois d’avances.