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mes s’accrochent aux pavois du vent en criant : Nous cabanons ! Mes trois cents nègres, entassés dans la cale, poussent des hurlemens affreux ; placé moi-même à la barre, je gouverne dans la passe trop peu profonde pour mon bâtiment. Mais couchée sur le côté, et la quille presqu’à fleur d’eau, la Rosalie ne navigue que sur le flanc, et dans cette position elle laboure encore le sable, qui monte tout trouble à la surface de l’eau que nous fendons avec le bruit et la rapidité de la foudre. Au bout d’une demi-heure, mon trois-mâts se relève, et la mâture, forcée par la rafale, se redresse tout à coup : nous étions sauvés. La corvette, arrisant ses huniers, se montre encore, mais sous le vent, mais à trois lieues de moi, pendant que, fier