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Je saluai S. M. avec un sourire respectueusement approbatif. Le drogman me prévint qu’on allait verser du poison dans un verre, et que S. M. m’inviterait à l’avaler, pour prouver la confiance que j’avais en elle.

Du poison en poudre, dont l’acrimonie m’affecta péniblement l’odorat, parut être en effet jeté dans une coupe d’argent remplie de vin de palme : je pris fièrement le breuvage, et, plein de confiance, je l’avala d’un trait. Après quoi les grands officiers de la couronne se mirent à rire aux éclats du tour qu’ils avaient cru me jouer : ils m’entourèrent tous en dansant. Le roi descendit solennellement de son fauteuil ; on m’annonça

    de croire que la vérité du fonds fera excuser la vulgarité de la forme.