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chir. Il me fallut attendre un moment plus opportun.

Des pirogues de nègres, longues et étroites, se montrèrent deux jours après mon arrivée au mouillage. Je crus que c’étaient des pilotes qui venaient pour me rentrer : elles pénétrèrent entre les deux barres de la passe du sud. Je les observai à la longue-vue. Un spectacle horrible frappa bientôt mes yeux ; des nègres placés sur l’avant tranchent la tête à d’autres noirs, qui tendent docilement leur cou au hachot qui les décapite ; puis de longs cris sauvages se font entendre, et les noirs élèvent leurs mains sanglantes vers le ciel !… Les pirogues disparaissent alors…

J’acceptai cette exécution comme un mauvais présage pour nous. Mon second