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amant, et je tiens plus à tout ce qui touche à ta famille et à toi, que tout ce qui ne regarde que ma réputation. Laisse-moi le plaisir, presque sans remords, d’être encore ton amante… Seulement, si le ciel m’accorde la grâce de mourir avant toi, peut-être qu’au dernier moment je ferai des vœux pour descendre dans la tombe avec le nom de ton épouse et je suis bien sûre qu’alors tu pardonneras à mon exigence, et que tu ne refuseras pas à ta Rosalie un titre que tu lui offres aujourd’hui ; n’est-ce pas ?

— Mais dis-moi une chose que je n’ai pu encore m’expliquer : comment se fait-il que je t’aie inspiré un amour si absolu, si désintéressé ? Car, enfin, on ne peut pas dire que je sois un homme aimable, séduisant ; et cependant tu