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Dans la nuit, je perdis l’usage de ma raison.
Trois ou quatre jours se passèrent sans que je pusse recouvrer un seul moment lucide. Mes yeux, à travers le nuage qui les fatiguait, voyaient bien des femmes, un homme noir errer autour de moi ; mais tous les objets me paraissaient renversés, et je ne les apercevais que comme ces fantômes que l’imagination effrayée se crée dans un songe pénible. Les souvenirs qui m’étaient le plus chers se reproduisaient quelquefois à mon esprit, dans ces momens d’exaltation cérébrale. Je nommais, je voyais mon frère, ma mère, Ivon et Rosalie : quelquefois il me semblait leur parler, les entendre, et sentir ma bouche desséchée se contracter sous celle de la