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tais, plein d’espoir dans notre commun avenir : Nous nous reverrons, et lui me répondait toujours : Je tremble que tu ne périsses misérable. Il partit, me laissant comme un gage de son attachement, deux beaux chiens que son commandant avait ramenés de Cherbourg et qu’il lui avait donnés en mourant. Nous nous reverrons ! nous nous reverrons ! lui criai-je en le quittant… Nous nous revîmes en effet…

Nos parts de prise du Requin nous avaient été payées à la Guadeloupe, et elles n’avaient pas été plus loin. Quelques jours nous avaient suffi, pour nous débarrasser du soin d’administrer nos fonds. Après la reddition de la Martinique et le départ de mon frère, il nous fallut enfin vivre d’un peu d’industrie,