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leur fortune par des coups hardis. Je dis à Auguste : « Poursuis ta carrière comme tu l’as commencée. Moi, je ne suis pas fait pour être amiral ; je reste ici pour me pousser, si je peux. Dis bien à notre bonne mère… Eh bien ! pourquoi pleures-tu ainsi, mon pauvre frère ?… » Auguste fondait en larmes.

— Je crains, Léonard, que tu ne périsses misérable… — Allons donc, M. Auguste, reprit Livonnière, témoin de nos adieux ; Léonard misérable tant que je vivrai ! Jamais, voyez-vous, et moi je suis un homme éternel. Allez donner de nos nouvelles en France ; vous y direz que je me porte bien et votre frère semblablement.

Mon frère nous embrassa comme si c était pour la dernière fois. Je lui répé-