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point de succomber, dépourvue à peu près de vivres et de munitions, et abandonnée par sa métropole.

Les ennemis, débarqués au vent, assiégeaient avec des forces supérieures le fort Desaix, dans lequel la garnison et les marins s’étaient réfugiés. C’était en vain que le brave commandant du brick le Cygne avait écrasé des péniches anglaises devant Saint-Pierre, et avait mis le feu à son navire. C’était en vain aussi que l’intrépide Trobriand avait fait sauter la frégate l’Amphitrite dans le carénage, et qu’il s’était renfermé avec son équipage dans le fort Desaix, où il trouva la mort sous un éclat d’obus : les vigoureuses sorties de la petite garnison attaquée par la fièvre jaune, les efforts des habitans affamés, et le dé-