Page:Corbière - Le Négrier.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ils sont vrais et ils doivent être connus.

Les contes des gens de mer roulent ordinairement sur des aventures gigantesques, sur des coups de main hardis, des privations : le narrateur entremêle à ces antiques fables du bord des plaisanteries qui lui sont propres et des mots d’un cynisme à part, et qui étincellent souvent d’esprit ; mais de cet esprit qui ne peut être senti que par ceux qui connaissent les habitudes de la profession. La peinture des douceurs de la vie n’occupe qu’une place très-circonscrite dans ces récits : c’est à l’abri d’une bonne bouteille de vin et mouillés à quatre amarres dans un cabaret, que ces hommes placent la félicité