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assez que les corsaires se donnent la peine d’amariner les navires ; une fois ; qu’ils les ont happés, ils ne s’embarrassent plus du soin de les garder. Leur besogne, à eux, c’est d’exécuter le coup de main : c’est le fin du métier, le coup de pinceau du maître enfin. Le gros de la besogne, ils l’abandonnent aux mains du vulgaire des matelots. Une fois la prise faite et attérie, ils ne se chargent plus que du soin de la manger, et c’est là un devoir dont ils ne s’acquittent malheureusement que trop bien.

Le bâtiment de l’état en station à la Basse-Terre envoya une corvée pour garder, pendant la nuit, la prise que nous venions de laisser à la grâce de Dieu. Le fond de la rade où nous étions mouillés est si mauvais, et les câbles s’y raguent si