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combats, l’immensité de ces mers, dont une seule lame suffit pour vous épouvanter, vous, fussiez-vous assis sans danger sur le rivage !… N’y a-t-il pas, dans tout cela, assez de sources d’émotions, assez de motifs de narration, pour les entraîner à parler souvent d’eux-mêmes et des incidens les plus mémorables de leur vie aventureuse ?

Nous distinguions déjà les lumières des habitations, scintillant à des hauteurs inégales, et disparaissant tout d’un coup, comme ces feux vifs et errans que le voyageur rencontre la nuit dans les campagnes. De vastes nuages se roulaient sur les flancs des montagnes, dont ils semblaient former la ceinture, et au dessus d’eux se dessinaient les formes gigantesques des pitons du Vauquelin.