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lière, l’apparition des fous qui croisaient leur vol saccadé au dessus de notre mâture, les nuées de poissons-volans plus petits, qui s’élevaient devant nous comme une poussière vivante, avec l’écume que faisait jaillir la proue de la Gazelle, tout enfin nous annonçait l’approche de la terre après un mois de traversée. La préoccupation de notre capitaine passant les nuits sur le pont, enveloppé dans les pavillons qui lui servaient de couche, nous faisait pressentir, encore mieux que tous les autres indices, que le petit drame assez amusant de notre voyage, allait toucher à son dénouement.

Oh ! combien les passagers se montrent ravis quand ils croient enfin flairer la terre ! Les soucis, que les ennuis de la traversée ont accumulés sur leur