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— Ne t’inquiète pas ! tu vas le revoir bientôt, quand il soufflera.

C’était en effet un gros souffleur qui, faisant jaillir, perpendiculairement, l’eau à une grande hauteur, nous avait donné cette fausse alerte ; et bientôt nous vîmes cet ennemi inoffensif s’approcher de nous ; en renouvelant ses ébats, comme pour nous dédommager de la peur qu’il nous avait faite.

Délivrés de toute inquiétude, du moins jusqu’au lendemain, avec quel plaisir nous sentîmes enfin la Gazelle glisser légèrement sur cette mer des vents alisés, qui semble emprunter sa transparence et sa couleur, à ce ciel qu’elle réfléchit dans ses îlots caressans et si harmonieusement mobiles ! Avec quelle volupté de marin surtout, je res-