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Voile, me dit Arnaudault, et il me montrait le yacht<ref>C’est le nom que les matelots français donnent au pavillon anglais.</rRef> anglais. Je comprends la pensée du capitaine : je saute à bord de l’ennemi comme un écureuil ; quelques balles sifflent à mes oreilles, je secoue la tête, et me voilà au haut de la drisse, crochant le pavillon anglais, dont je m’enveloppe pour revenir à bord. La prise était à nous. Un triple hourra, poussé vers le ciel par tout notre équipage couvert de poudre et de chairs ensanglantées, fut le Te Deum de notre victoire.

Ce n’est pas sans pertes que deux équipages se hachent pendant une de-