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employer pour rejoindre celui qui, depuis si long-temps, m’avait tenu lieu de famille, de frère et de patrie.

Madame Milliken remarqua trop bien mes inquiétudes, mon ennui et le vide peu flatteur pour elle, que la fuite de mon compatriote avait laissé dans toute mon existence. Elle redoubla d’empressement, et me devint deux fois plus importune, par cela même qu’elle croyait devoir redoubler de soin, et aussi peut-être par cela que j’étais moins disposé à supporter ses obsessions.

Un jour où elle folâtrait comme d’habitude avec moi, il lui prit fantaisie de me jeter sur la tête un de ses chapeaux, dont elle me noua,