Page:Corbière - Le Négrier.djvu/410

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

capitaines de corsaire de s’intéresser à elle, à moi, et de m’échanger contre les premiers prisonniers qu’ils feraient à la mer, et qu’ils auraient occasion de renvoyer en Angleterre. Elle avait donné mon nom, mon signalement à vingt capitaines qui lui avaient promis de combler ses vœux. Son portrait, elle me l’envoyait pour que je me rappelasse quelquefois une femme qui ne vivait que pour m’aimer ; et puis arrivaient les conseils les plus tendres, les plus sensés sur la conduite que je devais tenir en prison, les protestations les plus vives d’un attachement que l’absence n’affaiblirait jamais.

Ce lettres me remplirent de bonheur et d’impatience. Dans l’excès de