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il me donne un grand coup de poing. Je n’avais pas encore le pied très-marin ; mais j’étais vif et méchant. Suspendu par mes mains aux haubans de cacatois, et au-dessus de la tête de mon agresseur, je prends mes longueurs et je lui assène de mon mieux un coup de pied sur la figure. Il me poursuit, furieux, avec l’avantage de l’habitude : je lui échappe avec la rapidité de la peur. Une drisse de flamme tombe sous ma main : je la saisis et je glisse, comme un serpent sur une liane, le long de ce cordage si grêle, jusque sur le bastingage, la tête la première, laissant dans les enfléchures mon adversaire tout penaud. Les gens de quart, témoins de