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« J’avais recommandé à mon frère de nager toujours contre le fil du courant, parce que j’avais eu la précaution de me mouiller dans les eaux du trois-mâts. Mon frère, pour plus de prévoyance, avait eu aussi l’idée de prendre avec lui un panier rempli de bouchons, qu’il devait jeter à la mer pour me prévenir aussitôt qu’il serait arrivé sur l’arrière du navire anglais.

« Il y avait à peine un quart d’heure que notre canot nous avait quittés, que le courant, qui passait le long de notre bord, nous apporta des bouchons flottans. C’est cela, me dis-je. L’amarre frappée à bord, et dont mon frère avait pris le bout, ne tarda pas à frémir. Nous l’entendîmes avec joie