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les hasards, elle comprit qu’il serait inutile d’opposer des obstacles à une résolution que sa résistance ne ferait qu’irriter. Mon père sentait que ce qu’il me restait de mieux à faire, c’était de continuer la carrière que je m’étais ouverte, en dépit de tout.

Le lendemain, je partis donc pour Roscoff, baigné des larmes de mes parens et couvert des embrassades de mes amis. Il fut impossible à mon père de faire reprendre à Ivon le cheval dont il avait voulu lui faire cadeau. Ivon, sous l’égide duquel ma famille m’avait placé, ne répondit aux dernières recommandations de mon père et de mon frère, que par ces seuls mots : « Appelez-moi le dernier des gueux, si, avant qu’on ne le tue, je