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tacle d’un combat naval simulé, il nous demanda, enivré de la fumée de poudre que lui apportait la brise : Que voulez-vous être, mes enfans ? — Marin, si tu le veux, répondit mon frère, avec sa soumission accoutumée. — Et toi, Léonard ? — Marin ! quand bien même tu ne le voudrais pas ! m’écriai-je presque avec colère. — Et peut-on être autre chose quand on voit cela ? s’écria l’auteur de mes jours en me pressant avec orgueil sur sa poitrine palpitante, et en proclamant, devant ma mère qui fondait en larmes, que je venais de faire une réponse digne de lui. Il fut donc décidé que mon frère et moi nous entrerions dans cette carrière qui commence par le