Page:Corbière - Le Négrier.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans une union presque toute intellectuelle ; mais jamais nous n’avons pu parvenir à nous rendre compte de ce que nous sentions le mieux alors, et nous nous sommes souvent avoué que les momens les plus regrettables de notre amour, étaient ceux où nous nous aimions avec toute la candeur d’un sentiment fraternel.

La gentillesse, les grâces de celle qui passait pour ma maîtresse, et peut-être aussi la réputation de galanterie que devait lui donner sa liaison supposée avec un enfant, attirèrent sur ses traces tous les capitaines et les officiers les plus fringans. Nous logions tous les trois dans une maison que l’on nommait très-hyperbolique-